UNEL

L’UNEL réagit à la position du nouveau gouvernement relative à la réforme de l’aide financière de l’Etat pour études supérieures (Aidefin), sujet le plus brûlant pour les étudiant-e-s du Luxembourg. Selon l’union estudiantine les formulations de l’accord de coalition resteraient vagues, ce qui laisserait une grande marge de manœuvre pour le dialogue entre gouvernement et organisations estudiantines. L’UNEL veut s’engager dans ce dialogue avec des propositions concrètes pour défendre au mieux les intérêts des étudiant-e-s du Luxembourg.

 

Un accord vague qui fait naître des questions

L’accord de coalition ne contient quelques phrases succinctes relatives à la réforme du régime d’aides financières pour les études supérieures. La présidente de l’UNEL, Kim Diderich, déplore : « Nous saluons la volonté d’élargir l’accès à l’aide financière aux formations professionnelles postsecondaires. Mais le nouveau gouvernement manque d’une vision claire en matières d’aides financières. Cet accord provoque une série de questions. Est-ce que l’absence de toute référence au caractère universel de la bourse signifie-t-elle un retour pur et simple vers l’ancien système d’aidefin? Est-ce que le ‘critère de réussite’ sous-entend l’application des dispositions déjà en place comme celle sur l’inéligibilité en cas de ‘notes gravement insuffisantes’, ou l’introduction d’un élément de mérite? ».

Pol Reuter, vice-président de l’UNEL, ajoute: « lors des entrevues avec l’ancienne Ministre de l’enseignement supérieur les organisations estudiantines se sont fermement opposées à toute volonté d’un retour pur et simple à un régime basé uniquement sur la sélectivité sociale. Nous espérons que le nouveau gouvernement se montrera ouvert à nos revendications et prendra le temps d’élaborer une solution durable et équitable. »

Les propositions de l’UNEL

Afin d’aboutir à un système d’aides financières qui concilierait autonomie, mobilité et justice sociale, l’UNEL propose un modèle basé sur trois piliers. Kim Diderich explique: « Le premier pilier, qui représenterait 50% du montant global, serait accessible à tous-tes les étudiant-e-s et promouvrait ainsi l’autonomie des étudiant-e-s. Le deuxième pilier, représentant 25% du montant global, serait réservé aux étudiant-e-s n’habitant plus au foyer parental. Ainsi tenant compte du coût de logement, l’autonomie et la mobilité seraient encouragées. Le troisième pilier, représentant aussi 25%, serait accordé en fonction d’un critère social basé sur la situation sociale des étudiant-e-s et de son foyer parental. Ceci encouragerait et soutiendrait davantage des jeunes issus de milieux moins privilégiés d’accéder aux études supérieures. »

L’UNEL continue sa campagne

Pol Reuter décrit les prochaines étapes dans l’action de l’UNEL : « Nous avons déjà mis en place le site aidefin.lu pour assurer une information continue des étudiant-e-s. De plus, une séance d’information et de mobilisation sera organisée le samedi 28 décembre. Nous appelons les étudiant-e-s du Luxembourg de s’informer et de se mobiliser à côté de leurs organisations estudiantines. Nous avons besoin de leur soutient afin de pouvoir négocier un régime d’aide financière qui garantira un accès universel et libre aux études supérieures. »

***Passage de l’accord coalition relatif à la réforme de l’aide financière***

« Dans le cadre de la stratégie « Europe 2020 » précitée, le Luxembourg s’est par ailleurs engagé d’atteindre le seuil de 66% de diplômés de l’enseignement supérieur parmi la population active âgée de 30 à 34 ans. Partant, un effort considérable reste à être réalisé pour augmenter significativement le nombre de résidents qui accomplissent avec succès des études supérieures.

Afin d’atteindre cet objectif, le Gouvernement mettra en œuvre, à côté des réformes dans l’enseignement fondamental et secondaire, une réforme du régime des aides financières de l’Etat pour études supérieures, tout en se conformant à l’arrêt C-20/12 rendu par la Cour de justice de l’Union européenne le 20 juin 2013. Ce nouveau système opérera un réajustement  des aides financières et tiendra compte du coût  des études que les jeunes poursuivent ainsi que de la situation sociale des  bénéficiaires et d’un critère de réussite. Les personnes accomplissant des formations professionnalisantes postsecondaires pourront également bénéficier de ce système. »

(Accord de coalition, page 119.)