UNEL

Union National des Étudiant-e-s du Luxembourg

L’UNEL avait salué l’instauration d’un système basé sur le principe d’autonomie, mais elle déplore le dogmatisme avec lequel celui-ci fut mise en place. En effet, l’UNEL s’est rendue compte dès la mise en œuvre de ce système, que la motivation était avant tout d’épargner, celui-ci est d’un côté présenté aux étudiants comme un “cadeau”, et a discriminé en même temps les enfants des frontaliers mais aussi des étudiant-e-s du Luxembourg d’origine défavorisée.

 

Cette discrimination est condamnée par les syndicats qui ont par la suite déclenché un recours en manquement pour non respect des obligations du droit européen. Le plaidoyer sera prévu pour le mois du février et la Cour rendra un arrêt dans les trois à quatre mois qui suivent.

L’UNEL constate que devant le risque d’une condamnation le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche ne semble pas agir de manière proactive. Poussée par son devoir de défendre les intérêts des étudiant-e-s du Luxembourg et la solidarité envers les étudiant-e-s au-delà des frontières, l’UNEL ne veut pas attendre jusqu’au dernier moment mais proposer un modèle qui concilie autonomie individuelle et justice sociale.

Indépendamment de l’arrêt de la CJUE les étudiant-e-s enfants de frontaliers doivent être inclus dans le système d’aides financières et les étudiant-e-s provenant de milieux défavorisés doivent bénéficier d’une aide supplémentaire afin d’assurer leur autonomie. Cette aide financière inclusive risque d’augmenter les coûts du système, mais dans ce contexte l’UNEL tient à rappeler que compte tenu des presque 80% d’étudiant-e-s du Luxembourg qui suivent leurs études à l’étranger l’Etat luxembourgeois réalise déjà une formidable économie. De plus, l’investissement dans l’éducation des enfants de frontaliers profitera à toute l’économie de la Grande-Région à laquelle la survie économique du “modèle luxembourgeois” est étroitement liée.

Notre proposition pour concilier autonomie et justice sociale : 
L’UNEL profitera du jugement pour promouvoir son propre système d’aides financières, inspiré par des travaux collectifs du Bureau National 2013

Puisque l’UNEL soutient le principe d’universalité et le principe d’équité sociale, nous proposons un système de financement avec trois piliers.

  1. Une allocation universelle sera accordée à tous les étudiants.
  2. une allocation complémentaire, échelonnée selon des critères sociaux. Le montant de l’allocation complémentaire sera calculé en prenant en compte:
    a) le revenu effectif à disposition de l’étudiant,
    b) le coût de vie et d’études moyen selon le lieu d’études,
    c) autres critères (marié-e ; enfants à charge etc). L’allocation complémentaire sera en partie remboursable (à taux zéro), selon la situation sociale de l’étudiant.

Un prêt d’étudiant pourra être accordé aux étudiants qui le demandent.