UNEL

 

                                                                                                                                                     

 

Il y a un lien étroit entre la nouvelle réforme du secondaire et celle des aides financières quand il s’agit de la transparence, de la communication et des discussions de critiques constructives des différentes parties prenantes avec le Ministère de l’Éducation nationale. Après un entretien entre le Ministre Claude Meisch et les deux syndicats - SEW pour les enseignants et UNEL pour les élèves - ces deux derniers ressentent une réticence du Ministre Meisch à modifier et à discuter sa réforme. Cette attitude est inacceptable vu que la réforme souligne la volonté du Ministère de se déresponsabiliser et d’augmenter la responsabilité des lycées, ce qui semble raisonnable à première vue mais plus au deuxième coup d’œil. 

 

 

Le SEW et L'UNEL n’acceptent pas le fait que, au moment de choisir 

  • le profil propre à chaque lycée
  • les sections qui seront proposées et leur structure,

ni les enseignants, ni les élèves, ni les parents d’élèves n’aient le dernier mot sur les décisions prises au sujet des lycées ou dans les lycées. Ils n'acceptent pas non plus que des investisseurs privés aient un impact sur les lycées et leurs programmes. Ces mesures créent un climat de rivalité entre les lycées, comme la priorité est donnée à la compétitivité et non à la qualité de l’enseignement, et cela pourrait mener à des écoles sans diversité sociale (écoles élitistes), diminuant ainsi l’égalité des chances entre élèves dans leur accès à une bonne éducation. Avec cette réforme, un.e élève qui vit, par exemple, dans le Nord du pays et qui veut avoir accès à un programme proposé exclusivement dans le Sud se verra confronté à un certain nombre d’obstacles. Premièrement, les lycées préfèrent accepter des élèves habitant à proximité de l’établissement et deuxièmement, il sera d’autant plus difficile pour lui/elle de changer d’établissement si, par malheur, aucun autre lycée ne propose ce programme. En plus, cette réforme fournit au secteur privé un créneau pour influencer les programmes scolaires et accroître leur présence en milieu scolaire, ce qui est très douteux dans le cadre des écoles publiques et réduit l’indépendance de ces dernières.

 

Le SEW et l’UNEL ne peuvent en aucune circonstance accepter l’idée de la marchandisation de l’éducation. L’éducation est un bien public et non un enjeu commercial. Malheureusement, cette réforme favorisera la marchandisation de l’éducation par le biais d’une plus grande autonomie des lycées, si cette autonomie se fait sans limitation de l'influence économique sur l'éducation et sans prescription d’un cadre de référence national.

 

Dès lors, afin de permettre à chaque étudiant.e d’avoir accès à une éducation de qualité, de développer la qualité du système d’éducation et de diminuer la discrimination socio-économique et linguistique, le SEW et l’UNEL exigent :

 

  • Que le Ministre de l’Éducation nationale propose un développement scolaire national des écoles ainsi qu’une organisation et une offre générale de sections, obligatoires pour chaque établissement.

 

  • Que l’autonomie des lycées soit régie par un cadre de référence nationale, sous condition que les milieux économiques et privés n’aient pas d’influence sur le lycée et ses programmes

 

  • Pour garantir que le cadre de référence soit respecté, le SEW et l’UNEL proposent que l’Observatoire national de la qualité scolaire, qui est déjà prévu dans la réforme, ajoute ce point à ses statuts. Pour assurer la transparence, les rapports de l’Observatoire seront vérifiés par le conseil supérieur de l’éducation nationale, représentant toutes les parties intéressées (élèves, parents, enseignants, syndicats etc.), alors que les milieux économiques et privés pourront avoir un rôle consultatif et non PAS un droit de vote.

 

  • Que le directeur ne soit pas le seul à décider du plan de développement scolaire après deux propositions refusées par le Conseil d’Éducation mais que, comme cité auparavant, le Ministre organise une réunion avec les parties prenantes et décide ensuite.

 

  • La réduction des barrières linguistiques et la sollicitation de la compréhension de la matière au lieu de l’évaluation des compétences en langues dans des matières NON linguistiques comme cela a été le cas jusqu’à présent. Ils demandent que l’élève ait le choix de la langue (entre celles qui sont officiellement reconnues et prépondérantes dans le système éducatif: le français et l'allemand) dans laquelle il/elle rédigera sa réponse lors d’évaluations et d’examens dans des matières NON linguistiques comme c’est déjà le cas en philosophie par exemple. Ceci doit se faire, dans la mesure du possible et dans les branches qui s’y prêtent. Sur le plan de l’enseignement, tout restera inchangé. Une fiche des termes acceptés dans les différentes langues lors des évaluations sera distribuée au préalable par l’enseignant et l’élève aura le choix de faire l’effort de traduction et d’étude dans une autre langue.

 

  • L’obligation de stages d’observation dans l’enseignement secondaire classique et technique avec, au minimum deux stages d'une durée de 5 jours par élève dans son parcours scolaire, avec le soutien et l’encadrement de son lycée. La dernière semaine à la fin de chaque trimestre lors desquels ont lieu les conseils de classe peut par exemple être mise à disposition des élèves pour ces stages.

 

  • Comme l’échange interculturel est un point crucial dans la situation politique actuelle et qu’il assure une vie en communauté pacifique et dans le respect, le « Zentrum fir politesch Bildung » se doit d’offrir des ateliers à ce sujet auxquels les élèves pourraient et devraient participer régulièrement dans leur environnement scolaire. Ces activités pourraient être intégrées dans le cours « Vie et Société » et les enseignants seront encouragés à les suivre avec leurs élèves.